Gens Bournareaunaquit en 1104 à Monteux, petite ville du comtat venaissin à 4 kms de Carpentras, dans une modeste famille d’agriculteur Gens qui signifie gracieux, beau comme un rayon de soleil, fut un enfant extraordinaire. Très pieux dés son enfance, il était marqué par la grâce de Dieu. Il réagit très jeune devant le manque de foi et les pratiques païennes de ses compatriotes qui trempaient le buste de l’Archange Raphaël dans les eaux du cours d’eau le Ricaveau, pour obtenir la pluie.
Le peuple de Monteuxse moqua de lui, le poursuivit dans les garrigues à coups de pierre. La nuit venue, il prit sa besace, les deux vaches que son père lui avait données sur lesquelles il plaça une petite charrue, quelques outils et une aiguillade à la main, il partit vers Saint-Didier et le Beaucet.Pendant trois ans, pas la moindre goutte de pluie ne devait tomber sur Monteux.
Ayant découvert à trois quarts de lieue du Beaucet, au fond de la vallée, les ruines d’un ancien monastère, Gens s’y installa.
Il consacra sa vie à prier pour la conversion des Montiliens et pour les pécheurs. Il labourait dans la journée le petit terrain qu’il s’était choisi et l’ensemençait. Ses deux vaches lui étaient précieuses.
Un jour qu’il était plongé dans la prière, un loup se précipita sur l’une de ses deux vaches, la saigna à la gorge et la fit périr.
Gens apprivoisa le loup et le contraignit à labourer aux côtés de son autre vache. Ce fut son premier miracle. Cet animal redoutable devint son fidèle serviteur.
A Monteux, devant la sécheresse qui sévissait sur le territoire, les consuls décidèrent de déléguer deux membres du Conseil pour aider Berthe, sa mère, à rechercher Gens à travers les monts du Vaucluse.Après plusieurs jours de marche et de fatigue, elle atteignit la vallée où se cachait son fils, tomba dans ses bras, et le supplia en pleurant de retourner à Monteux. Elle le persuada que c’était la volonté de Dieu puisque Marie l’avait conduite jusqu’à lui.
Gens dit alors à sa mère et aux consuls : « Ma mère consolez-vous, je suis prêt à vous suivre puisque Dieu le veut ».
Berthe demanda à son fils un peu d’eau pour étancher sa soif. Aussitôt, une fontaine d’eau se mit à couler sous sa main. Ce fut le deuxième miracle de Saint-Gens.
A leur retour, Gens, sa mère et les consuls furent accueillis triomphalement par les autorités et la population de Monteux
Gens demanda aux prêtres d’organiser une procession. Le tour de Monteuxn’était pas encore achevé que la pluie bienfaisante se mit à tomber ramenant la prospérité dans le pays. Ce fut le troisième miracle de Saint-Gens. Depuis on l’invoque pour obtenir la pluie.
Mais Gens qui n’était pas fait pour vivre dans le monde, retourna vers le vallon du Beaucet, poursuivre sa vie d’ermite, de pénitence et de prière.
Il y mourut paisiblement le 16 mai 1127, à l’âge de 23 ans
Depuis cette date, les Montiliens retournent, chaque année, en pèlerinage à l’ermitage du Beaucetoù plusieurs sanctuaires se sont succédés au fil des siècles.
Ce pèlerinage, un des plus anciens de Provence, se déroule, chaque année, le 16 mai ou le dimanche qui suit cette date, sauf les années où il y a cumul avec la fête de Pentecote.
C’est la Confrérie de Saint-Gens, dont les origines montiliennes remontent à 1671, qui l’organise.
Dans les archives de Carpentras, trois documents datés du 1er août 1436, du 25 juillet 1442 et du 12 mai 1487, font état d’une procession à l’ermitage organisée pour obtenir la pluie.