Un rituel ancestral
Celui-ci commémore la fuite de Saint-Gens, chassé par ses compatriotes, et son retour triomphal dans son pays natal, qui lui témoigne, alors, reconnaissance et vénération.
Selon un manuscrit de Claude Chauvet, archiviste départemental (1835-1891), les premières processions eurent lieu quelques années après sa mort, vers 1150, sous la forme d’une marche sacrée regroupant de très nombreux Montliens et Montiliennes, qui accomplissaient à pied ces 18 kilomètres.
Le pèlerinage, sous sa forme actuelle, date, selon le même manuscrit, de 1671, date à laquelle fut fondée la confrérie de Saint-Gens à MONTEUX, dont les statuts furent déposés en 1677.
Le cérémonial était le même qu’aujourd’hui, avec la différence qu’on ne portait, alors, que la bannière et la statue, qui n’était, à l’époque, qu’un buste.
En effet, une délibération du conseil Municipal de MONTEUX du 16 juin 1777 avait décidé que « le buste de Saint-Gens sortirait, désormais, une année de la porte d’Avignon, la suivante de la porte-neuve »
Qui n’a jamais cessé, même pendant la révolution
La statue, telle qu’on la porte, aujourd’hui, a du être réalisée vers 1800, probablement en 1817, année de la reprise officielle du culte.
Le texte de Claude Chauvet précise :
« La Confrérie, canoniquement érigée dans l’église de MONTEUX, fit faire une statue (buste) de son Saint-patron pour être portée aux processions. Les prieurs voulant imiter la course que fit Saint-Gens lorsqu’il échappa des bras de sa mère, organisèrent la course qui a lieu encore, aujourd’hui, le 16 Mai. L’usage de faire courir la croix des Pénitents ne date que du rétablissement du culte »
Il faut savoir que le pèlerinage de Saint-Gens fut aboli par un arrêté du district de l’Ouvèze du 2 Mai 1792 et ne fut rétabli officiellement que par une délibération du Conseil Municipal de Monteux du 30 Juin 1816.
Toutefois, le Saint n’a jamais cessé, durant cette période de 25 ans, d’être acheminé, par divers moyens, à l’ermitage.
Telles sont la vie et l’histoire de notre Grand Saint-Gens qui protège le Comtat et la Provence et qui accomplit tant de miracles depuis 9 siècles, la célébration de sa fête à MONTEUX, ainsi que la signification et les origines de notre tradition.
La source miraculeuse guérit les malades et les affligés : guérison de l’âme et du corps.
Une multitude d’ex-voto l’atteste dans le sanctuaire de l’ermitage.
Saint-Gens n’a jamais cessé, au fil des siècles, de faire tomber des pluies de grâces et de bienfaits sur ceux qui l’invoquent.